vendredi 30 mai 2014

Sur la piste des Dragons oubilés (Elian Black'Mor)

Titre : Sur la piste des Dragons oubliés (Cycle 1)
Auteur : Elian Black'Mor
Genre : Fantastique ?
Série : Sur la piste des Dragons oubliés
Nombre de pages : 212 pages

Résumé : J'ai vu l'ombre des hommes hanter les plaines du Jeun lez. J'ai vu le peuple des Vents marcher au Nord du monde. J'ai vu les Dragons errer dans les brumes du port de Saigon...

Une étrange confusion habite ce soir mon cœur et mon esprit. Le sentiment troublant de parcourir ce monde en rêveur éveillé, de vivre ce qu'aucun autre homme n'a pu imaginer. 

Lisez ceci et croyez-moi. 
E.B'M. 


Et pour faire bonne mesure, je vous offre même l'épigraphe qui commence la troisième partie de ce livre merveilleux : "Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu'endormis." - Edgard Allan Poe. 

Voilà, alors, on est enfin au moment fatidique ou je vais devoir écrire une chronique sur ce merveilleux livre. Qui n'est... pas un roman. Je ne sais donc pas totalement ce que je vais pouvoir vous dire pour vous convaincre que c'est plus une sorte de porte vers un autre monde si merveilleux que vous devez le découvrir. Vraiment.
Ce livre n'est donc pas un roman mais un album. J'ai pour ma part la version "intégrale" qui réunit les trois albums créés à la base, formant le cycle premier des aventures d'Elian Black'Mor.

Comme vous avez peut-être pu le comprendre, cet Elian (EBM comme je l’appellerai après, question de flemme) est une sorte de spécialiste des créatures sortant de l'ordinaire, qui va entreprendre un formidable voyage aux antipodes du monde (pour ce cycle, il ira dans  toute l'Europe, au delà du cercle arctique et sur une très grande partie de l'Asie...) pour rencontrer des dragons.
Toute son aventure est consignée dans ces carnets que vous tiendrez peut-être bientôt entre vos mains. De ses pattes de mouches élégantes, il raconte tout ce qui lui arrive, en sautant parfois des étapes de ses voyages pour y revenir plus tard lors de notes complémentaires pour rajouter des détails, mais surtout en illustrant ces carnets par ses propres croquis et dessins.

Et quels dessins !
Je n'ai jamais vu plus merveilleuses représentation de dragons aussi différents les uns des autres de toute ma vie. Depuis la première fois ou j'ai ouvert un de ces livres dans la bibliothèque, j'en suis tombée littéralement amoureuse. J'aime l'art, mais je n'en suis pas une critique, je ne saurais pas vous expliquer pourquoi elles sont belles. Elles le sont, tout simplement. Il se dégage de chacune d'enter elles une vie, une magie et une poésie qui me fait frémir.

Tout au long de son voyage, EBM va rencontrer plusieurs personnages. Parfois des humains, étranges et insolites, si profondément ancrés dans leurs univers qu'on vient à s'en demander s'ils font encore partie de notre monde. Et parfois, ces personnages seront autres, plus discrets, plus silencieux. Je ne peux pas tout vous raconter, mais comme je brûle de vous expliquer à quel point j'ai aimé rencontrer avec lui ces personnages amis du vent... C'était une merveilleuse rencontre pleine de poésie et de magie.

Je n'arriverai pas à faire une chronique aussi longue que pour les autres livres, tout simplement parce que ces derniers sont des romans, qu'il y a bien plus à raconter.
Ce livre là se lit peut-être plus vite à cause de sa statue d'album, mais il se savoure tout autant, voire plus. Parfois, je peine à comprendre la fin de certaines phrases, je dois y revenir, ou même laisser le livre reposer, décanter dans mon esprit avant de comprendre ce qu'EBM a voulu dire au travers de ses sentences alambiquées. Mais le chemin en est encore plus savoureux, plus précieux, parce que je sens que j'en ai fait une partie avec lui.

Il m'a fallu trois relectures pour comprendre enfin la phrase de fin de la troisième partie, et encore aujourd'hui, jy' songe, al retourne dans ma tête, me demandant si je l'ai vraiment totalement comprise. Sans doute que je retournerai me plonger dans ses pages dans peu de temps pour voir si j'ai avancé un peu plus encore sur la piste de ces dragons oubliés...
En attendant, sachez que pour moi, la meilleure des notes lui revient.

10/10 

Et pour le plaisir des yeux, je vous laisse avec une des merveilleuses images, que vous pouvez trouver sur son site, si vous cherchez bien : 


lundi 26 mai 2014

La Cité des Ténèbres (Cassandra Clare)

Titre : La cité des Ténèbres (Tome 1) 
Auteur : Cassandra Clare 
Genre : Fantastique 
Série : The Mortal Instrument
Nombre de pages : 571 pages

Résumé : 
Clary n'en croit pas ses yeux. Elle vient de voir le plus beau garçon de la soirée commettre un meurtre. Et, détail terrifiant : le corps de la victime a disparu d'un seul coup ! 

Mais le pire reste à venir... Sa mère a été kidnappée par d'étranges créatures et l’appartement complètement dévasté. 

Sans le savoir, Clary a pénétré dans une guerre invisible entre d'antiques forces démoniaques et la société secrète des Chasseurs d'Ombres... Une guerre dans laquelle elle a un rôle fatal à jouer.

Et me voilà donc pour le premier tome de cette série qui s'annonce, ma foi, DANTESQUE !
Alors je me dois de vous prévenir tout de suite : le cas de ce livre est un peu particulier (vous me direz, lequel ne le sera pas ?). En effet, avant de lire ce premier tome, j'avais déjà vu le film qui a été adapté dessus... Et c'est seulement ensuite que les livres ont croisé mon chemin, par l'intermédiaire de ma merveilleuse amie qui m'a aussi prêté les cinq tomes de Lladrana dont je vous parlerai certainement bientôt... Faudra juste que je lui explique par contre un jour que bon sang, filer QUATRE ÉNORMES TOMES d'un coup, c'est pas bon pour la survie du dos !

Enfin bref, revenons à cette cité des ténèbres !
Je dois bien avouer d'ailleurs avoir du mal à comprendre le nom du tome. Je comprends sans problème le nom de la série, mais "cité des ténèbres"... est-ce que c'est del 'Institut dont ils parlent ? Parce que sinon je vois pas... Enfin bref, ce n'est qu'un détail. Vous commencez à connaître ma façon de faire, penchons nous déjà un peu sur les personnages, pour commencer.

Clary, l'héroïne, est... très intéressante, mais je dois bien vous avouer qu'à certains moments j'ai eu envie de lui tirer une ou deux bonne baffes tellement elle avait l'air de rien comprendre à la vie (non mais sérieusement, quand un garçon te dit ce genre de chose c'est qu'il EST INTÉRESSÉ BON SANG !) (Oulah faut que j'arrête de crier moi, désolée), ou bien qu'elle se montrait parfaitement égoïste. Oui on a compris que ton univers vient de s'écrouler, que ta mère a disparu et que tu viens de découvrir des choses très bizarres, mais est-ce que tu pourrais un instant réfléchir avant d'ouvrir la bouche ou de faire quelque chose, vu les catastrophes que tu déclenche sciemment à chaque fois, bon sang ?!
Mais à part ça, je la trouve vraiment chouette. Elle a un caractère que je comprends puisque j'ai sensiblement le même (qui a dit "de merde" ?), et on ne peut pas lui reprocher ça : elle sait ce qu'elle veut. Ça fait du bien, comparée à certaines héroïnes qui laissent toujours les choses s'écouler sans même les remarquer, vraiment.

Le second personnage principal, Jace, est aussi très intéressant. Vraiment. Beaucoup. Hm. Ok je fantasme à mort dessus. Chut ! Il faut quand même avouer que dans le genre badass, il se pose là ! Et de ce que j'ai déjà pu lire dans ce premier tome (mais que je ne vous dévoilerai pas, oh !), il a un background très intéressant. Rien que l'histoire du faucon est ... je dirais pas badass pour la façon dont elle tourne mais, elle pousse à réfléchir à la mentalité que le personnage a dû se forger tout au long de sa vie pour passer au travers de ce qu'il a vécu, et c'est vraiment très intéressant. Comme je vous l'avais dit, j'aime les livres qui me poussent à réfléchir.

Simon, Isabelle, Alec.. ces trois-là aussi sont intéressants. J'aime la façon qu'a Isabelle d'être une femme forte et indépendante, et attachée plus que tout au monde à son frère. Même si j'espère qu'elle sera quand même un tout petit peu plus développée dans les prochains tomes, j'adore sa façon de renouer avec Clary à la fin du premier livre, ça annonce des choses qui promettent d'être cool !
Alec... j'adore sa tendance à vouloir surprotéger Jace, et un autre petit truc qui se voit juste  à des KILOMÈTRES, je m'étonne que seule Clary l'ait grillé. En même temps, la chose pose quelques interrogations intéressantes à relier avec notre propre société et j'ai bien aimé ce petit côté là, je me demande comment ça va tourner. (Et puis l'air de rien, Magnuuuus ~)
Simon, enfin, qui pour l'instant me laisse toujours perplexe au vu de son attitude vers la moitié /  fin du livre... je ne sais toujours pas trop quoi en penser, je me demande vraiment comment ça va tourner. Le garçon est charmant dans tout ce qu'il fait mais il gagnerait vraiment à s'endurcir un tout petit peu... et à ne pas boire tout ce qui traîne sur un bar bon sang ! 

Les méchants sont ce que j'aime le plus dans des méchants, vraiment. Trahis, blessés, haineux pour ce qu'ils ont vécu et qui en veulent donc à la terre entière, mais pas juste pour détruire le monde, avec une idéologie derrière... Une idéologie dangereuse et hautement pourrie, mais une idéologie, quelque chose qui les pousse en avant. Je ne supporte pas les méchants qui sont "juste méchants", et ça fait du bien d'en voir des biens construits. J'ai adoré le retournement d'un personnage en particulier qui ne voulait qu'une chose, qu'un tort soit réparé, et qui au final nique tout le monde pour ça. Je l'ai haït sur le moment mais bon sang que je le comprends !
Et puis au milieu de tout ça la mère de Clary, qui entoure tout ce beau monde de mystère, d'incompréhension et d'énigmes... j'espère que ça va pas être encore plus troubles dans les tomes suivants parce que là j'aurai besoin de nouvelles lunettes sinon !

Les tomes suivants... bonne transition pour parler de l'histoire ! (oui je bosse mes transitions, qu'en dites vous, ça s'améliore ?) Honnêtement, j'ai adoré du début à la fin. On est directement embarqués dans une affaire rocambolesque qui ne nous laisse aucun répit - d'abord un personnage, puis l'autre, puis un meurtre, puis des choses bizarres et après, on entre à pieds joints dans l'univers et on n'en ressortira plus. La façon dont l'objet qu'ils cherchent a été cachée est juste énorme, j'adorerai pouvoir planquer les choses qui me sont chères comme ça, vraiment. Et puis ça ouvre plein de possibilités à imaginer sur ce que la mère de Clary aurait pu faire d'autre !
Une seule chose qui m'a fait littéralement HURLER à la fin du livre : une sorte de "virage" que le livre prend et qu'il semble suivre à propos de quelque chose entre Jace et Clary. Et je ne peux pas, au fond de moi, accepter ça. Heureusement que mon adorable amie de l'Eden des Livres m'a rassurée (enfin je crois ?) quand à ce détail, parce que sinon je pense que je ne l'aurai définitivement pas supporté.

On va finir sur l'univers. Et que vous dire, à part que définitivement je l'adore, et que si un Chasseur d'Ombre lit ça (s'il est aussi mignon que Jace, c'est un plus à prendre), je serais ravie de venir boire à la coupe pour en être une moi aussi, définitivement. J'ai même très envie de me dessiner des choses sur les bras pour faire genre ce sont des runes.
... Je crois que je suis accro, c'est bon. Non sérieusement, l'univers est très bien fait et surtout, habilement mêlé au nôtre : on sent que l'auteur a bossé à fond pour ne pas créer d'incohérences, et le fait de songer qu'un pays aussi merveilleux qu'ils le décrivent (UNE CITE DE VERRE ?! JE VEUX !) se situe à quelques kilomètres de chez moi me fait frissonner de bonheur. Et au final, le voyage que nous propose Cassandra Clare s'effectue tout en douceur et en émotions, en voguant sur la plume agréable de l'auteur.

C'est donc avec plaisir que je vous invite à vous jeter sur le livre encore une fois, et pour ma part, en retenant les petites frustrations rencontrées tout au fil du livre, je lui offre un...

8.5/10

Pour lire la chronique du tome 4, par ici !
Pour lire la chronique du tome 5, par ici !

samedi 24 mai 2014

Le garçon qui voulait courir vite (Pierre Bottero)

Titre : Le garçon qui voulait courir vite
Auteur :  Pierre Bottero
Genre : Roman de vie 
Série :  /
Longueur : 157 pages

Résumé :
De bout derrière la grille de l'école, Agathe regarde son frère. Jules ne dit rien, il semble perdu et Agathe en est malade. Depuis l'accident de voiture de leur père cet été, Jules ne parle presque plus et court de moins en moins bien...
Comme s'il avait perdu l'usage de ses jambes.
Qui rendra à Jules sa joie de vivre ?




Et voici qu'avec cette chronique je signe les premières chroniques que je risque bien de vous faire sur à peu près tous les livres de ce grand maître de la plume qu'est Pierre Bottero. Il a en effet écrit à peu près une vingtaine de livres, certains étant de grands tomes faisant partie de l'univers de Gwendalavir, d'autres étant des livres de poche, catégorie dont fait partie "le garçon qui voulait courir vite".

Je dois vous avouer qu'évidemment, ce n'est pas la première fois que je lis ce livre, bien au contraire. L'histoire d'amour que je partage avec toutes les œuvres de Pierre Bottero dure depuis de très nombreuses années. Seulement, je commence enfin à pouvoir m'acheter mes propres livres avec mon argent, et donc j'en profite pour renflouer ma bibliothèque avec tous ses livres, surtout ceux de poche puisque je possède déjà les grandes trilogies. J'ai reçu il n'y a pas longtemps ce livre-là, et voulant le prêter à une enseignante de mon université pour lui montrer à quel point Pierre écrit des histoires pour les jeunes mais  les poussent à réfléchir de manière très intéressante, j'ai lu le livre (un peu en "vitesse")  pour pouvoir le lui prêter.

Alors, que dire de ce livre, au final ?
L'histoire est assez courte, puisque le roman ne fait que 157 pages, donc l'intrigue ne dure pas bien longtemps, il faudra bien vous y attendre. Cela ne l'empêche pas d'être très intéressante, mais également profondément touchante de part l'histoire que les personnages eux-même développent. Elle m'a honnêtement fait pleurer plein de fois, mais c'est sûrement aussi parce qu'au delà du talent de Pierre, je suis sensible à l'histoire parce que je la partage, quelque part. vivre le deuil d'un parent n'est jamais chose facile, et c'est avec une très grande délicatesse que Pierre le fait.

Je pense que le grand point fort de ce livre, ce sont les personnages et les sentiments qu'ils développent tout au long du livre. Agathe et Jules sont vibrant de vérité, de tristesse mais aussi de rires et de joie, dans ce parcours du combattant que la vie a dressé devant eux. Agathe veille comme elle peut sur son petit frère, rongé par la souffrance et la disparition de leur père, tout en luttant elle aussi contre les tentacules du chagrin qui menacent de l'engloutir. J'aime également beaucoup Thomas dans son rôle du "voyou" qui décide au final d'être un gentil en se rendant compte que ce que faisaient ses amis n'est pas bien. Même si je dois avouer être un peu déçue, en relisant je me rends compte que j'aurai aimé le voir un peu plus développé que ça. Quand aux "méchants" du livre, j'en parlerai un peu plus loin.

Les adultes - Monsieur Ali et son fils Aziz, la maman d'Agathe et Jules, le psychologue - sont tous plutôt réussis, surtout au vu de la vision d'un enfant que Pierre fait passer. J'aime beaucoup la façon qu'a monsieur Ali de voir le monde et surtout le fait que pour lui, l'amitié qui le liait au père d'Agathe n'est pas morte avec lui et ne le sera jamais - c'est en soit déjà toute une leçon à retenir de ce livre. Aziz est à la fois drôle, impressionnant et touchant dans son amitié avec Jules. On pourrait s'attendre à certaines choses vu le colosse qu'il est mais au contraire, on voit vers la fin du livre qu'il n'en est rien, et c'est une très bonne surprise.
La maman des enfants est très touchante dans le deuil qu'elle doit faire alors que la vie continue autour d'elle, et qu'elle doit encore plus s'accrocher avec et surtout pour ses enfants. On ne voit pas vraiment son calvaire mais on le devine, l'air de rien, caché derrière les  mots. Quant à la psychologue, elle est ce que j'appelle un peu la "touche magique". Dans chaque livre, il y a toujours un petit élément, un quelque chose qui prouve que la vie au fond, est aussi magique qu'on veut bien le croire. Dans ce livre, il s'agit de Cornélia, et je dois bien avouer que si un jour je dois aller voir une psychologue, c'est définitivement elle que j'irai voir, sans aucune hésitation.

J'ai passé beaucoup de temps sur les personnages, mais honnêtement je pense vraiment que c'est un point très important : c'est ceux que l'on voit évoluer tout au long de l'histoire et c'est également sur eux que l'épilogue se termine, d'une manière tout à fait spéciale d'ailleurs. Je trouve cette manière de finir le livre extrêmement délicate et jolie, je ne vous dirais pas en quoi elle consiste mais vraiment, je l'ai trouvée chouette. J'aurais juste un petit reproche àf aire, je pense : les "méchants" de l'histoire figurent aussi dans l'épilogue, et je trouve ce qui est écrit sur eux très (voire trop) facile, j'aurai pensé voir plus de réflexion dans leurs propos que juste "on a été méchants, maintenant pourquoi pas tenter d'être gentils ?". Je sais qu'ils ont eu la frousse de leur vie à cause de quelque chose, mais cela me laisse un petit goût d'inachevé dans la bouche...

Inachevé qui, heureusement, n'apparaît nulle part ailleurs dans le roman. La clé de ce dernier, de ce qui pèse si lourd sur le cœur des deux enfants, est à la fois criant de vérité et horriblement poignant, et la façon qu'ils ont de le résoudre m'arrachera, je pense, des larmes jusqu'à la fin de ma vie, sans aucune hésitation.
Le livre est trop court pour que je puisse vous en dire plus sans vous spoiler quoi que ce soit. Je sais que ça a l'air d'être un simple livre pour enfant, mais honnêtement je pense que bien des gens devraient le lire, rien que pour la réflexion qu'il offre - et encore, ce n'est pas le meilleur dans son cas, attendez donc que je vous parle d' "Amies à vie" !
Pour ma part, c'est avec plaisir que je le (re)découvre à chaque fois, et c'est aussi avec plaisir que je lui offre un...

9/10 

A bientôt pour The Mortal Instrument ! ;)



jeudi 22 mai 2014

De la rage dans mon cartable (Noémya Grohan)

Titre : De la rage dans mon cartable
Auteur :  Noémya Grohan
Genre : Témoignage
Série : / 
Longueur : 160 pages

Résumé :
Solitaire par défaut
Démolie par des mots
Leur mot d'ordre n'est pas beau
C'est " tolérance zéro"...

" Je crois que c'est après cet épisode que j'ai commencé
à mettre un mot sur ce qui m'arrivait.
La solitude, le sentiment de décalage, dès le début,
je les avais déjà ressentis. Le harcèlement scolaire, c'était un
mot plus grave. Mais plus les jours passaient, plus l'évidence
était là, sous mes yeux. Je n'étais pas qu'une élève chahutée
par quelques meneurs. Beaucoup d'autres les avaient imités
et me traquaient en permanence. J'étais devenue une cible. "

L'histoire de Noémya ressemble à beaucoup d'autres.
Elle a décidé de la raconter et de s'en sortir.
Voici son témoignage.

Ok, alors... Par ou commencer ?
Une petite voix dans ma tête me chuchote "par le début !", j'ai bien envie d'aller la taper. Hum. Donc. Vous verrez je pense que cette chronique ne sera pas tout à fait pareille aux autres. Pour ça il faut que je vous explique un petit détail de ma vie (prêtes pour un bon gros 3615 my life ?). Alors, voilà. Il se trouve qu'à côté de ma passion de la lecture et de l'écriture dont j'aimerais pouvoir vivre, j'adore également les enfants, et surtout enseigner. Je suis en train de faire ma seconde année pour être enseignante de primaire, et donc je lis une montagne de livres de pédagogie en plus des romans... sauf que je vous les épargne parce que euh, c'est pas les livres les plus intéressants du monde pour les non-initiés, en fait. Il n'y a que ce livre, à mi-chemin pour moi entre le roman et le livre pédagogique, que j'ai décidé de mettre pour l'instant dans ma liste de lecture officielle, justement parce que c'était aussi quelque part une "histoire" et pas juste des explications sur comment enseigner à des enfants.

Sachant ça, attendez-vous donc à ce que je vous donne mon avis mais aussi et surtout, à ce que je parte en réflexion parce que je dois le dire, ce livre m'a beaucoup fait réfléchir...
Allez, c'est parti.

Je ne vous ferai pas de gros paragraphes sur les personnages, l'histoire, l'univers, tout simplement parce que ce livre raconte une histoire qui aurait pu arriver dans n'importe quelle ville, n'importe quelle école, à n'importe lequel d'entre nous. J'ai vécu certaines parties du cauchemar que Noémya raconte, mais à une échelle bien moindre, ce qui fait que j'ai partagé la douleur de ce qu'elle racontait, mais je l'ai tout de même reçu en plein dans la figure car je n'ai jamais rien vécu d'aussi profond et que cela fait quand même mal d'y lire.

Noémya partage son livre - son témoignage - en plusieurs parties selon les parties de sa vie qu'elle a vécu - le harcèlement, la peur, la haine, le pardon de soi, le pardon des autres et la bataille qu'elle a aujourd'hui engagée pour se battre contre cette horreur qui s'est installée comme un cancer dans notre société. Et chaque partie est un nouveau coup de poing ou une gifle que l'on rajoute au précédent. J'ai commencé ce livre un soir, le lendemain après-midi, il était déjà fini. Je n'ai pas pu faire autrement que de le dévorer, à l'image d'un roman qui m'aspirerait dans son monde - mais ici de façon plus cruelle puisque je savais bien qu'il s'agissait de réalité. Je ne vois pas comment vous parler de ce qui est écrit dans ce livre sans avoir l'impression d'entacher le témoignage si vrai et dur de Noémya, je ne pourrais donc que vous enjoindre à aller de ce pas le lire, je ne vois pas d'autres moyens. Ce qu'elle raconte est vrai, et dur, et d'autant plus dur qu'on sait que cela pourrait arriver à n'importe quel gamin que l'on croise dans la rue.

C'est d'autant plus vrai et dur que j'ai gardé une part d'enfance en moi, une petite part qui comme elle l'explique à un moment donné, à posé un jour la simple question du "Mais pourquoi me font-ils tout ça ? Qu'est-ce que j'ai fait pour le mériter ?". L'adolescente que j'étais à l'époque à hurler dans son collège à l'époque cette question, sans obtenir de réponses. L'adulte que je suis aujourd'hui a un semblant de réponse, et souhaiterait plus que tout ne pas le connaître tant elle la trouve terrible : il n'y a pas de "véritable" raison. Aucun enfant harcelé n'a jamais rien fait pour mériter ce traitement. Ses bourreaux se sont simplement décidés sur lui parce qu'il était un peu différent, qu'il désirait avoir son identité, ne pas se fondre dans le moule. Ils ont voulu le briser pour qu'il y rentre quand même, et sa souffrance à provoqué une jouissance malsaine en eux, c'est tout. Au fond il n'y a pas de vraie raison, et c'est le plus terrible.

Le plus terrible je pense à lire dans ce livre, surtout pour la future enseignante qui vit en moi, réside dans ces quelques phrases tranchantes comme des couteaux mais terriblement vraies, sur les professeurs. Des adultes qui auraient dû, sans hésitation, être là pour aider Noémya, pour la soutenir dans son combat et l'aider à s'en sortir. Des adultes qui au final n'ont fait qu'ignorer sa douleur voir pire, l'enfoncer encore plus car à cause de ces problèmes, elle ne parvenait plus à sortir la tête de l'eau et se noyait sous les mauvaises notes. Je peux comprendre que l'on se sente impuissant face à un enfant victime de harcèlement, surtout quand les harceleurs n'ont aucune intention d'obéir aux ordres des adultes et que ça ne fait qu'empirer les choses que de leur en parler.

Mais... Pourquoi l'avoir enfoncée ? Pourquoi ne pas avoir cherché, même un seul instant, à comprendre pourquoi Noémya qui semblait si intelligente, coulait ainsi, ne s'en sortait plus ? Pourquoi l'avoir classée si vite dans les cas "désespérés", et surtout, avoir continué à lui dire ensuite alors même qu'elle tentait de remonter la pente, qu'elle n'y arriverait pas et qu'elle n'était bonne à rien ?
J'ai mal quand je pense à ça. J'ai mal de me dire que certains de mes "futurs collègues" aient pu agir comme ça face à une élève, et ça me fait me questionner encore plus face à ce que je devrais faire le jour ou je serais moi-même enseignante. Bien sûr, je le serai au primaire et il y a bien moins de harcèlement là-bas... mais après tout, c'est aussi là-bas que tout commence. Que les élèves font leurs premières années, et à mon sens, c'est aussi là-bas qu'on peut leur apprendre à quel point il est important de respecter l'autre, que c'est aussi une façon de se respecter soi-même dans la foulée.

Alors voilà. Je crois que j'ai fait le tour, mais je n'en suis pas sûre. Je ne sais pas quoi dire de ce livre, à part qu c'est un magnifique témoignage du combat qu'elle a vécu, et de l'espoir qu'elle apporte à tout ceux qui sont ou ont été dans la même situation.
Et c'est aussi et surtout un livre qui m'a fait personnellement réfléchir et me convaincs encore une fois qu'il me faudra vraiment réfléchir à ce genre de chose lorsque j'aurai mes classes, afin de faire en sorte que ceux qui sortiront de l'école après m'avoir connue n'iront jamais harceler qui que ce soit.
Pour ce témoignage si poignant, criant de vérité et surtout si bien écrit, je ne vois honnêtement pas quelle autre note je pourrais mettre que...


10/10

Je vous en prie, allez le lire. Il est vraiment magnifique et offre un très beau moment de réflexion. 


mardi 20 mai 2014

La Symphonie des Abysses (Carina Rozenfeld)

Titre : La Symphonie des Abysses (Livre 1) 
Auteur :  Carina Rozenfeld
Genre : Fantastique
Série : La Symphonie des Abysses
Longueur : 457

Résumé :
Vous pensiez être au paradis ? 
Un gigantesque atoll, des plages de sable fin, une eau turquoise... Un mur infranchissable. 

Il vous faudra d'abord vivre en enfer : 
Article 1 : Tout contact physique, toute marque d'amour sont proscrits. 
Article 2  : Il est interdit de chanter, d'écouter ou de faire de la musique. 
Article 3 : Quiconque se livrera à ces activités illicites sera mis à mort. 

Vous n'êtes personne. Vous apprendrez à obéir. 

Et c'est un nouveau chef-d'oeuvre que Carina Rozenfeld signe et plante d'une plume acérée dans mon cœur, sans aucune hésitation ! Vous verrez sans doute souvent des livres de cette auteur dans mes chroniques, pour la simple et bonne raison que depuis La Quête des Livres-Monde et Phaenix (mon dieu que j'ai hâte de vous parler de celui-là !), je me fais un plaisir et un honneur d'acheter tous ses livres dès que l'un d'eux sort, mais également de compléter ma bibliothèque avec ceux déjà sortis. Et à chaque fois, c'est un pur plaisir que de découvrir ses univers, de marcher pour quelques (centaines de) pages - bien trop courtes à mon bout - aux côtés de ses personnages.

Concentrons nous pour l'instant sur cette Symphonie que j'avais encore hier entre mes papattes et que j'ai dévoré sans une hésitation. Par quoi commencer ?
Eh bien, j'avais parlé de personnages, prenons les choses par là ! Nous commençons donc par la Partition d'Abrielle, notre héroïne principale. Bon déjà un petit détour sur le nom que je trouve franchement très beau, mais ça c'est une question de goûts j'imagine. Cette héroïne a un caractère bien trempé mais sait mélanger avec brio ses forces et ses faiblesses, et c'est un véritable délice à lire. On la sent bouillonner d'une énergie qui a besoin de se libérer, qui ne demande qu'à sortir sous la forme d'un chant qui pulse en elle, mais enserrée par le carcan de sa communauté, c'est chose impossible. Je ne peux que la comprendre, enserrée dans des obligations et des lois qui lui semblent absurdes tant ce qui vit en elle est important, et forcé au final de se taire pour protéger ceux qu'elle aime.

Les autres personnages - sa mère, l'autre Guide, les villageois - sont criants de vérités dans la façon qu'ils ont de vivre et de réagir. J'aime surtout une réaction que la mère d'Abrielle a au tout début, ça fait du bien de voir en fin une mère qui s'inquiète réellement pour la chaire de sa chaire et qui décide envers et contre tout de la protéger. Un autre personnage qui hésite et bascule entre principal ou secondaire - Braden pour ne pas le nommer - m'a laissé un goût amer sur la langue. Il est ... je ne saurais le décrire totalement - et je ne le ferai pas pour vous laisser la surprise - mais je dirai simplement que la façon dont il bascule est presque dérangeante tant elle est compréhensive et presque proche de nous. Subir trop de poids, trop de responsabilités, et finir par craquer sous la pression qu'elles imposent... cela pourrait arriver à chacun de nous et c'est ce qui est si effrayant !
Il y a encore bien d'autres personnages dont j'aimerais vous parler, qui sont si bien décrits qu'ils en serrent le coup, mais je ne peux pas pour des raisons de "conservation de surprise" (ils apparaissent à un stade très avancé du livre) mais nyeeeh qu'ils sont bien écrits, vraiment !

L'univers dans lequel ces personnages évoluent est une sorte de subtil mélange entre la folie et la raison, mais tant à la fois poussé dans l'un et dans l'autre qu'on ne sait vraiment pas du tout où l'on doit se positionner, comprendre, ou voir la chose comme une aberration - et je pense que vous me comprenez ne serait-ce qu'en lisant le résumé. Pas de contacts, pas de musique ? Est-ce encore une vie ?
Je dois malheureusement mettre un bémol : Carina décrit admirablement bien "l'atoll" où vivent les personnages, et où Abrielle va évoluer, mais honnêtement, j'aurai aimé voir une carte de l'ensemble tant parfois, cela me semblait flou. Bien sûr, une carte "complète" aurait gâché pas mal de surprise, mais au moins ne serait-ce peut-être, qu'une partie de la carte (concernant les lieux de la première partie du livre) pour commencer ? J'espère vraiment qu'il y en a une par la suite, je ne suis pas une "assistée" pour imaginer mais là, je pense que ça aiderait pas mal en clarté...

Clarté, voilà un mot qui ne décrit pas franchement le scénario... rassurez-vous, c'est un compliment ! Ce dernier pour l'instant commence à apparaître doucement à mes yeux, à former lentement une partition pour reprendre le thème du livre, comme si les abysses laissaient filtrer un peu de lumière, mais il reste néanmoins flou et nébuleux, et c'est délicieux à découvrir. Tout au long de la première partie avec Abrielle, on cherche à comprendre, on formule des hypothèses, puis quand commence la seconde partie, tout s'effondre brusquement. On change de point de vue totalement, les repères sont perdus, et une partie enfin du résumé au dos du livre s'éclaire. (Vous comprendrez en lisant). Et alors que la seconde partie s'achève, des réponses sont soufflées, murmurées comme les abysses murmurent tout au long du livre. Et l'on peut, sans preuves tangibles, néanmoins commencer à échafauder des hypothèses sur ce que pourraient vraiment être ces "partitions" et cette symphonie qui offre son titre au livre. C'est vraiment une écriture de maître que je salue grandement. J'aimerais un jour pouvoir réussir à offrir ainsi des indices aussi subrepticement à mes lecteurs.

Ecriture, enfin. La plume de Carina est toujours aussi unique, à la fois douce et vive, imagée comme un album de jeunesse. Les métaphores ne manquent pas, et elle a un véritable don pour illustrer des moments peu évidents à décrire, qui se ressentent et se vivent plus qu'ils ne se racontent. Pourtant, elle n'a aucune peine à vous souffler à l'oreille la merveilleuse mélodie d'une forêt et c'est presque si je n'ai pas eu envie à ce moment là de stopper un instant ma lecture pour aller me percher dans les branches d'un arbre avant de la continuer. Enfin, une deuxième partie où l'on peut découvrir une audacieuse façon de décrire et d'écrire sous le point de vue de personnages un peu "différents", qui propose ainsi une véritable vision de ce qu'ils vivent, constamment en équilibre sur un fil entre deux versants. Sans vous en dire plus, je peux au moins assurer que c'est une idée presque de génie et qui offre l'opportunité de plonger avec délices dans des réflexions au sujet de psyché de certains de ces personnages, une chose que j'aime tout particulièrement - quand le livre, grâce aux réflexions qu'il offre, peut encore vous accompagner un moment.

En résumé, des personnages magistraux, une histoire qui même si elle parait nébuleuse, commence à se dévoiler peu à peu, un univers qui se laisse apprivoiser comme un courant d'air chaleureux vous accueille - tantôt angoissant tant qu'il enferme, tantôt aussi ouvert qu'une prairie ondoyante - et une écriture qui berce presque autant que la symphonie des abysses qu'elle propose de vous conter.
Alors, qu'attendez-vous ? Courez !


9/10


A noter que si la suite ne sort pas bientôt, je pense mourir de suspence ! 
Pour lire la chronique du tome 2, par ici !

dimanche 18 mai 2014

★ - Le livre des âmes (Carina Rozenfeld)

Titre : Le livre des âmes (Tome 1)
Auteur : Carina Rozenfeld
Genre : Fantastique
Série : La Quête des Livres-Monde
Longueur : 223 pages 

Résumé :
Zec a seize ans et vit une adolescence parfaitement normale... .jusqu'au jour où, à l'issue d'une nuit agitée, des ailes lui poussent dans le dos. Zec apprend bientôt qu'il est originaire d'une planète disparue dans le néant à cause de l'Avaleur de Mondes, et qu'il a pour mission de la ressusciter. Aidé d'Eden, une jeune fille ailée comme lui, il doit retrouver les trois Livres-Monde, cachés sur la Terre, où sont enregistrés les âmes, les lieux et l'histoire de ce monde perdu. 
Mais cette quête s'annonce hautement dangereuse car l'Avaleur de Mondes est bien décidé à terminer ce qu'il a commencé... 

Bon. Et là, vous vous dites "Hey mais c'est pas sa lecture en cours, c'est pas sa prochaine lecture... c'est quoi ces chamboulements de programme, hein ?!". Pas de panique, vous répondrai-je, c'est tout à fait normal. Vous voyez cette belle étoile présente dans le titre ? Elle marque une nouvelle catégorie présente dans ce blog. C'est une sorte de "chronique inachevée". En fait, il se trouve que j'ai dans ma bibliothèque un  nombre de livre astronomiques dont j'ai encore envie de vous parler, mais je ne vais pas tous les relire maintenant pour en parler, ce serait suicidaire et peut-être un peu irréaliste. Comme j'écris bien plus vite que je ne lis, j'ai décidé donc de vous faire de temps à autre des chroniques étoilées. Ces chroniques concerneront des livres que j'ai déjà lu mais il y a un certain temps déjà, et qui peuvent donc être parfois un peu incomplètes. Elles garderont leur statut étoilé jusqu'à ce que je relise le livre et puisse les compléter si besoin est.

Que dire sur cette trilogie donc, qu'est celle de la Quête des Livres Mondes, de Carina Rozenfeld ?
Eh bien il s'agit pour ma part d'un amour d'été qui s'est étalé sur plusieurs années. En effet, je suis tombée sur les deux premiers tomes durant un été à la bibliothèque. Rendue curieuse par le résumé, je les ai empruntés et les ai littéralement dévorés en moins de trois jours. Ramenés à la bibliothèque, j'ai été déçue d'apprendre que l'auteur n'avait pas encore sorti le troisième tome puisqu'elle avait des problèmes d'éditeur qui avait résilié le contrat en pleine trilogie (non mais il avait quoi dans le cerveau celui-là, une pantoufle ?!), et qu'elle cherchait donc une nouvelle maison d'édition.

J'ai été forcée d'attendre et ai finalement laissé sombrer dans les méandres de ma mémoire cette merveilleuse trilogie jusqu'à janvier dernier. La trilogie s'est rappelée à ma mémoire et je me suis cette fois-ci empressée d'acheter les trois tomes, puis de relire rapidement les deux premiers pour enfin dévorer le troisième qui s'était tant fait attendre. Mais au final je ne regrette pas cette attente - même si ça, ce sera pour une autre chronique. Concentrons nous sur le premier tome pour celle-ci, ce sera déjà amplement suffisant.

Carina Rozenfeld a fait pas mal de romans à ce jour - une petite dizaine, que j'ai quasiment tous lu et dont bon nombres sont déjà dans ma bibliothèque. C'est avec Pierre Bottero l'une de mes auteurs française préférée, et ce n'est pas pour rien ! Elle possède une plume légère, qui sait se faire oublier en arrière plan comme une voix de conteuse qui chuchoterait à votre oreille. Elle sait choisir les mots adéquats, les agencer exactement comme il le faudrait pour raconter son histoire sans faire aucune fausse note. Et surtout elle prend le parti d'intégrer également dans son récit des notes un peu plus "jeun's" ; par exemple dans cette trilogie sous la forme d'articles de blog d'un des personnages. Je l'ai déjà vu faire dans certains livres, mais c'est encore et toujours ici que je trouve "l'adaptation" entre le roman et cet univers qui lui est étranger totalement réussie. On n'a à aucun moment l'impression que l'un est dissonant par rapport à l'autre, au contraire. De plus, les articles comme l'histoire ne se répètent pas et c'est une vraie force, cela permet de faire des "pauses" parfois dans le récit, quand tout s'est précipité pendant un moment.

Le récit ! Parlons en, dis donc. J'ai rarement vu récit aussi bien tenu et en même temps si haletant. L'idée de base est à la fois "connue" mais tournée de façon très originale, puisqu'elle aborde le thème des 'anges' (vous comprendrez en lisant qu'il ne s'agit en réalité pas d'ange, faites attention, l'auteur tient à cette distinction !) sous un angle bien spécial : celui des super-héros. Il y a d'ailleurs tout une réflexion à l'intérieur sur cet angle et ce que cela apporte aux jeunes qui vivent cette aventure, tout particulièrement concernant les devoirs. Le scénario est haletant et ne nous laisse presque pas une minute de répit. Quand les jeunes cavalent à la recherche de leurs fameux livres comme un rat de bibliothèque à la recherche de la dernière nouveauté, il y a toujours un danger pour les guetter. Et quand on les pense enfin en sécurité dans leur chambre... eh bien non ! Crois moi, c'est un livre que vous aurez bien du mal à lâcher.
L'un des seuls reproches que je pourrais faire concernant le récit et l'univers serait certainement à propos des ailes des jeunes. Si je peux comprendre qu'ils puissent les cacher sous leurs vêtements au début, car les ailes sont encore petites et discrètes... j'ai bien du mal à me faire à l'idée d'ailes pouvant supporter le poids d'un jeune adulte, mais qui peuvent se cacher sous des vêtements sans que personne ne les remarque. Ce n'est qu'un détail, vous me direz, et c'est peut-être à cause de mon esprit pointilleux, mais pour ma part, je n'ai pas pu m'empêcher de me poser la question à chaque fois qu'il en était fait mention...

Les personnages, enfin, sont véritablement bien construits et bourrés de détails intéressants les uns comme les autres. Zec est parfait dans la peau du garçon qui, déjà, est complètement déboussolé par ce qui lui arrive (sérieusement, vous vous réveillez u matin avec une paire d'aile dans le dos, vous flipperiez pas un peu vous ?), mais qui sait aussi plus tard se ressaisir face à l'importance de la tâche qu'on s'apprête à lui confier. On sent également que malgré tout ce qu'il veut faire passer, ce n'est au final qu'un ado un peu paumé qui se cherche encore, tant dans sa vie personnelle qu'amoureuse...
En parfait miroir, Eden lui ressemble et est pourtant à la fois totalement différente de lui. Elle passe par les mêmes choses mais au contraire ne réagit pas de la même façon - on le voit à la façon qu'elle a de réagir lorsque Zec lui apprend leur mission, déjà. Et puis même, dans la vie elle a une façon bien à elle de foncer droit dans le tas, cela se voit qu'elle croque la vie à pleine dents et c'est un vrai souffle de fraîcheur. 
En parlant de fraîcheur, Louis en est un aussi, mais d'un autre genre. Je dois bien avouer que ses piques d'humour m'ont fait mourir de rire sans même que je m'y attende, me surprenant au détour d'un paragraphe comme s'il sortait du livre pour me crier "SURPRIIIISE !". C'est tout à fait l'esprit du personnage et parfois c'était véritablement une bouffée d'air frais et nécessaire quand le récit devenait trop sombre. Même si, et j'en suis totalement ravie, il n'est pas que ça, à lui aussi droit à sa part sombre et sérieuse, et qu'il endosse à certains moments un rôle plus sérieux qu'on ne pourrait lui penser. Mais toujours avec la légère touche d'humour qui le caractérise. 

Quand aux personnages secondaires, ils sont tous aussi réussis les uns que les autres. Eyver et Jerôme, en particulier, dont j'ai particulièrement aimé l'histoire. Les parents de Zec et le lien qui les lie à leur fils, plus développé dans les tomes suivants (mais je n'en dirai pas plus !) est aussi profondément touchant et m'a, personnellement, beaucoup parlé. Même si je dois avouer que certaines personnages ont eu droit à ma méfiance, parfois à raison, et parfois à tort, malgré le fait qu'une part de moi à cru jusqu'au bout qu'il pourrait trahir. Personnage auquel je pense, vraiment, pardonne moi ! J'ai croisé trop de caricatures de ton rôle qui trahissaient que j'en suis devenue méfiante...

Bref, ai-je vraiment besoin de continuer pour vous convaincre que cette trilogie mérite plus que tout d’être lue, que l'auteur a un talent formidable et que pour ma part, je lui offre un véritable et magnifique... 

10/10 ! 


Et pour ceux qui se demande, du coup oui, c'est un coup de coeur ! 

Page Facebook !

Oui pour le coup ceci n'est pas une chronique - mais rassurez vous il y en a une qui arrive très bientôt !

Je fais simplement un petit article rapide pour vous annoncer que suite à une suggestion (appuyée ;) ) de ma chère Eden-Des-Rêves, j'ai également créé une petite page facebook qui me servira entre autre à relayer quand un nouvel article (pour ceux qui n'ont pas envie de s'abonner par mail ou par blogspot, hé, je vous comprends !) ou tout simplement raconter ma vie quand je suis en train de lire (et dieu sait qu'elle est intéressante...)

Donc voilà, pour ceux que ça intéresse, voici la chose :




Et à (presque, il faut aussi que je travaille !) pour une chronique un peu surprise !

vendredi 16 mai 2014

❤❤Le Passage (Pauline Alphen)

Titre : Le Passage (Tome 4)
Auteur : Pauline Alphen
Genre : Fantastique
Série : Les Eveilleurs
Longueur : 384 pages 

Résumé :
Salicande est en effervescence. L’équinoxe approche, et avec elle la fête du Temps Vert, qui célèbre les retrouvailles avec la vie, la lumière et la fécondité.

Quatre lunaisons ont passé depuis le tournoi et l’incendie, depuis le mystérieux phénomène des sphères qui a entraîné la mort de Bahir et d’Eben, la disparition de Jad et de Jwel. Quelques décades à peine se sont écoulées depuis l’attaque des bandits. Et au contact du peuple des Arbres, c’est tout Salicande qui s’éveille, frissonne, s’ouvre à de nouvelles sensibilités.

Mais la menace d’un ennemi inconnu pèse encore sur cette fragile harmonie. Il faut convaincre le village de se préparer à affronter des dangers qui ne seront pas ceux qu’il imagine.

Des ennemis jurés qui règlent leurs comptes. Des deuils qui s’égrènent, des amours qui s’ébauchent. Des échanges qui se tissent, des dons qui éclosent. Un enfant magique. Des départs, des retours. C’est le temps du Passage.

Attention, notez que ceci est la chronique du quatrième tome ! En la lisant, vous vous exposez à des spoilers !

Et OUI, c'est le quatrième tome... Parce que je n'avais pas encore commencé le blog lorsque j'ai découvert les trois premiers tomes de cette sublime série. Sublime parce que oui, bon sang, je l'aime ! Je pense pouvoir assurer sans problème que cette série est l'un de mes nouveaux coup de cœurs, et il faudra vraiment que je trouve moyen pour remercier Aravis, l'amie qui m'a prêté ces livres un beau soir de septembre dernier (oui je mets du temps à les lire... pouet !), pour cette merveilleuse aventure qu'elle m'a permis de vivre. 

Je ne peux pas vous faire de chronique sur les trois premiers tomes pour l'instant, car j'ai pas le temps et ça fait déjà un moment que je les ai lu (mémoireinutile.com bonjouuur), mais je pense que sitôt que j'en aurai le temps (entendez : dès que mes examens seront fini) et que je pourrais me les re-procurer (avec un peu d'espoir : me les offrir !) je le ferai ! En attendant, il s'agit du tome 4 comme vous avez magnifiquement pu le comprendre depuis le début de mes palabres, donc si vous n'avez pas encore lu les trois premiers tomes, je vous en prie, passez votre chemin ! Je n'ai pas envie de vous spoiler une si belle histoire :) 

Alors, que dire de ce quatrième tome  ?
La magie est toujours là, c'est une certitude. Les personnages sont (presque ! une de mes petites déceptions, mais vous le verrez plus tard) toujours aussi présents, aussi détaillés, aussi plein... pleins d'eux-mêmes, si vivants et réels qu'on se demande parfois si Pauline n'aurait pas en fait fait un petit bond dans le futur et nous raconterai ce qu'elle y a vu. C'est absolument étourdissant de faire partie de cette ronde, que ce soit pour Blaise, Chandra, les Empathes, Ugh ou Jad... 

Tout le tome se concentre sur le village de Salicande et la fête qu'il met en place pour le renouveau du Temps Vert, mais également les défenses qu'il commence à se constituer après le 'drame' qu'il y a eu dans le tome trois. On voit clairement les personnages évoluer au contact de leurs semblables, parfois subrepticement, poussés par des sentiments négatifs ou positifs (ahhhh, Blaise et la jalousie...), parfois en faisant des bonds de géants, par exemple grâce à Merlin et aux Empathes. 

Je dois avouer que si le début a été vite, je me suis un peu (tout tout petit peu) ennuyée au milieu du livre, j'ai mis un petit moment à le continuer. Certains personnages (Chandra, je ne te cite pas mais tu sais que je te regarde) m'énervaient pas mal pour leur attitude, mais ça doit être parce que je m'attache énormément à certains personnages en particulier et qu'à côté, l'attitude d'autres qui blesse les premiers me semble intolérable. Comme s'ils étaient mes propres amis... étonnante prouesse de la part de l'auteur ! J'aimerais pouvoir créer des personnages aussi attachants un jour, vraiment. Blaise en est le meilleur exemple, lui qui se veut si grand, sage et conseiller, et qui n'est au final qu'un humain avec un orgueil assez violent qui lui cause bien des blessures... malheureusement. 

L'histoire, il faut bien l'avouer, semble un peu traîner en longueur, mais c'est vraiment parce qu'on ne se rend pas compte que tous les détails que l'auteur décrit prennent en fait une place qui leur est due et qui servira au dénouement qui nous emporte à la fin du livre. Dénouement qui m'a bien surprise. Alors que j'avais mis presque une semaine à lire les 250 premières pages, j'ai littéralement DEVORE la centaine qui me restait hier soir, emportée par un tourbillon d'événements, le cœur battant sous l'émotion de tout ce qui arrivait en même temps. (Aaaah Merlin ! Jad ! Nyoh !) (Ne cherchez pas, le dernier n'est pas un prénom mais une onomatopée... xD). 

Mon seul regret est surtout qu'on ne voit pas du tout l'un des personnages les plus importants de l'histoire dans ce tome. Je sais qu'elle est partie loin et qu'il s'agit d'une autre partie de l'histoire, et qu'à mon avis vu le titre du cinquième tome, ce livre là se concentrera grandement sur ce personnage, mais... j'aurais espéré que l'auteur fasse une partie du livre sur ce personnage et l'autre sur Salicande, comme elle l'a fait pour le tome 3 ? Enfin, on ne peut pas tout avoir non plus, et je n'ai plus qu'à espérer que le cinquième tome claque autant que celui-là ! Ce qui, connaissant le talent de l'auteur, risque bien d'arriver ! 

Pour tous ceux qui ont lu les premiers tomes et hésitaient à lire celui-ci, n'hésitez plus, lancez-vous, vous allez adorer les rebondissements. Et pour ceux qui n'ont pas encore commencé la série... mais qu'attendez-vous ?! 
Pour ma part, c'est bel et bien un coup de coeur confirmé pour la série, et pour ce tome là, un merveilleux... 

9.75/10 !  

(oui parce que j'ai été quand même un peu déçue de ne pas la voir, notre petiote ! Roh.) 





dimanche 11 mai 2014

Wings (Aprilynne Pike)

Titre : Wings
Auteur : Aprilynne Pike 
Genre : Fantastique
Série : Wings
Longueur : 324 pages 

Résumé :
Laurel est une jeune lycéenne comme les autres, à quelques exceptions près. Elle ne supporte pas le soleil, elle n'a jamais froid et préfère vivre en plein air. Mais le plus étrange, c'est cette fleur dont les pétales ressemblent à des ailes et qui pousse... dans son dos ! 
Laurel n'est pas humaine, et son extraordinaire métamorphose est inévitable. Elle devra désormais se partager entre deux mondes... et deux natures. 

Et voici donc que j'inaugure la première chronique de ce blog. Soyez indulgent, c'est la première fois pour moi et pour l'instant je rame un peu pour savoir ce que je vais vraiment vous raconter sur ce livre...

Wings, à la base, je ne m'y serais peut-être pas intéressée sans l'article avisé que la chroniqueuse de leden-des-reves.blogspot.fr a écrit dessus, et qui m'a donné envie de me pencher à mon tour sur ses pages qui semblaient me promettre pas mal de chose. Et je n'ai pas été déçue !

Je l'ai donc emprunté à la bibliothèque en bas de chez moi, et l'ai posé sur mon étagère avec pour projet de le lire sitôt que j'aurais fini un autre livre (que vous pouvez déjà voir dans la partie "lectures de demain" à gauche)... eh oui, livre que je n'ai pas encore fini parce que j'avais un peu de mal à m'y plonger (en espérant que ça ira mieux, maintenant !). Je me suis dis en le prenant que ça ne me tuerait pas de changer un peu de lecture.

Et au final, je pense avoir eut raison de le prendre de suite sans trop attendre, car il est vraiment aussi bien que je m'y attendais ! Ce n'est pas un coup de coeur dans le sens qu'il a quand mêmes quelques petits défauts qui noircissent légèrement le tableau, mais il mérite vraiment d'être lu et apprécié pour ce qu'il est : un livre qui crée un univers suffisamment riche et bien construit (chose qui me tient particulièrement à coeur) pour que l'on s'y plonge avec délices et sans attendre.

Qu'en dire, alors ?
Pour commencer, parlons donc de Laurel, l'héroïne principale. Que dire d'elle, puisque nous la suivons tout au long de l'histoire et qu'elle est quand même pas mal importante ? Eh bien... je l'aime bien. C'est un personnage attachant, qui est un peu décalée au début sans que cela ne semble trop bizarre (autant dire qu'elle se situe assez bien dans l'univers pour ne pas trop en détonner), et une fois que l'on a compris avec elle le gros noeud, elle s'y adapte suffisamment bien pour suivre l'histoire sans trop êter à la traîne. Mais je dois quand même avouer avoir eu envie une ou deux fois de lui dire de remettre un peu son cerveau en route, tant elle avait du mal à comprendre certains ressorts (comme un certain bijou... je n'en dis pas plus mais ceux qui ont lu comprendront) de l'histoire que j'avais deviné depuis bien longtemps...

Les personnages secondaires sont tout aussi bien construits. J'aime bien David et sa façon de foncer droit devant lui sans trop réfléchir, d'être toujours là pour Laurel et de faire attention à elle, d'accepter sa différence, avec ce qu'il faut de réticence pour qu'on ne pense pas qu'il est totalement aveugle et inconscient, mais qu'il reste là quand même. C'est sûr qu'il a l'air du parfait petit ami pour n'importe qui. Mais je ne peux pas m'empêcher de parfois être agacée tant mon affection va à un autre personnage (dont je ne vous parlerai pas pour ne pas vous gâcher la surprise), pour qui j'ai vraiment une nette préférence, surtout depuis que j'ai lu la toute fin du livre !

De ce côté là, les complications sentimentales qui semblent se mettre en place au niveau de l'histoire semblent donc particulièrement intéressantes, et je sais déjà plus ou moins vers qui mon affection va. Surtout que l'autre me semble un peu trop... Parfait pour être honnête. (Je sais, je suis trop méfiante). Excellent transition pour parler de l'histoire, d'ailleurs. Histoire que je trouve intéressante ; les enjeux développés sont pas mal intriguant, étant donné qu'on ne nous as pas encore dit tant que ça (enfin, en tout cas, pas assez à mon goût !)... Du coup, cette fin de tome 1 me laisse pas mal sur ma faim, j'ai hâte de pouvoir dénicher les prochains tomes, en espérant qu'ils soient à la bibliothèque. Quelques détails qui sont donnés dans le premier tome donneront sûrement lieu, je le devine, à des retournements ou des développements intéressants dans les prochains, et c'est ce qui me fait penser que l'univers promets d'être riche.

Riche et bigrement bien construit, également ! (ouuuh cette transition !). En effet, il avance quelques hypothèses et j'ai vraiment un grand plaisir que de découvrir des hypothèses mélangeant avec brio le scientifique et le fantastique (ce coup sur les cellules végétales, en tant que biologiste je peux confirmer ce qu'il avance, et ça fait du bien de voir que tout n'est pas lancé de façon chaotique !), ce qui donne une dimension "vraie" à toute cette histoire quie m eplait énormément. De ce côté là, je n'ai rien à dire, je plonge avec délice dans cet univers créé qui me donne vraiment envie de croire que certaines personnes parmis nous pourraient bien, si l'on observait leur cellules de plus près, se révéler pas tout à fait comme on le penserait...


Au final, que retenir ?
Le livre est très intéressant, si l'écrivain n'a pas un style qui étonne de tous les diables et qu'on ne peut pas lâcher, elle compense en revanche avec une histoire très bien construire malgré quelques petites maladresses, des personnages vivants et attachants, et un univers qui m'attire et me pousse à y croire autant que je le peux.
C'est donc avec plaisir que je lui offre un...


7/10 !

Pour lire la chronique du tome 2, par ici !
Pour lire la chronique du tome 3, par ici !