samedi 26 mars 2016

Jamais assez maigre (Victoire Maçon Dauxerre)

Titre : Jamais assez maigre - Journal d'un top model
Auteur : Victoire Maçon Dauxerre
Genre :  Journal
Série :   //
Nombre de pages :  272 pages

Résumé : 
À 17 ANS, EN PLEINES RÉVISIONS DU BAC, Victoire fait du shopping à Paris, quand elle est repérée par un chasseur de mannequins. Engagée par l’agence Elite, elle mesure 1,78 m et pèse 56 kg. Trop grosse ! Ou pas assez maigre. Elle va perdre 9 kg en ne mangeant que trois pommes par jour, afin de répondre aux exigences tyranniques des maisons de couture. 
EN SEPTEMBRE, ELLE ATTEINT LA TAILLE 32, sésame indispensable pour briller lors des castings, et participe avec succès à sa première fashion week à New York. Avec Milan et Paris, elle enchaîne vingt-deux défilés pour les plus grands créateurs : Céline, Alexander McQueen, Miu Miu, Vanessa Bruno… Elle entre dans le Top 20 des mannequins les plus demandés. 
MAIS DERRIÈRE LA SOIE ET LES PAILLETTES, Victoire découvre un système inhumain : des adolescentes que l’on prend pour des femmes sont traitées comme des objets. La sélection est impitoyable et la maigreur devient une obsession. Elle est emportée dans la spirale de l’anorexie. Sept mois après ses débuts fracassants, elle fait une tentative de suicide et passe des podiums à l’hôpital.

Je sais, c'est un peu de la triche, normalement c'est la chronique du Secret des Etoiles que je devrais vous faire. Mais si on l'attend, je crois que je risque d'avoir un bilan quasiment négatif pour ce mois-ci, donc... bon. Et puis, je ne veux pas que vous finissiez affamés de chroniques inexistantes, non plus !  (Mais j'ai comme l'impression que quand elle arrivera, la chronique du Secret des Etoiles, elle aura intérêt à dépoter sa maman sévère... hum.)

(Ce résumé est gigantesque, à part ça, vous trouvez pas ?)
Bon, je sais qu'on a pas trop l'habitude de voir ce genre de chroniques sur mon blog, mais quand je suis tombée au détour d'une page web sur la présentation de ce livre, j'ai vraiment voulu l'essayer. Et j'avoue en ressortir un peu... perplexe ? Pas à propos du livre, qui était plutôt bien écrit, mais à propos du monde qu'il décrit et de l'incompréhension de comment on peut encore traiter ainsi des êtres humains.
Le livre est très convaincant du côté de sa plume : cette dernière est en point de vue de Victoire, donc toutes ses émotions, ses réflexions, sont mises à nus au travers de ses pensées. Ça nous permet d'être vraiment très près de ce qu'elle ressent et de véritablement entrer dans le monde qu'elle va découvrir. Elle est assez simple, sans trop de fioritures, ce qui la rend d'autant plus efficace.

Les personnes que l'on croise sont... à vrai dire, je ne sais pas trop que dire dessus. Si Victoire les a véritablement décrit tels qu'ils sont réellement - ce que j'ai tendance à croire, pourquoi aurait-elle inventé des choses sur quelque chose qu'elle racontait ? Je suppose simplement qu’elle a peut-être changé les noms de certaines personnes pour garantir leur anonymat - alors ils sont... j'aurai presque tendance à dire "diversifiés" ; mais c'est mon expérience de liseuse de fantastique qui parle.
En fait, je ne sais vraiment pas comment "décrire" ces personnes qu'elle a rencontré, parce que je suis habituée à faire des remarques sur la composition des personnalités, dans le cas ou ces personnages sont inventés. Ici, ils sont réels, et quelque part, savoir qu'ils le sont rend l'attitude qu'ils ont envers les autres d'autant plus vraie et donc, parfois, d'autant plus détestable.
Savoir qu'il existe un monde, tout près, parallèle au nôtre, où ces femmes sont littéralement traitées comme des cintres, ça me donne envie de briser quelques rotules. Ça ne devrait tout simplement pas être permis.

Surtout que toute l'histoire de Victoire, qui doit donc perdre du poids à une vitesse hallucinante pour entrer dans un "32" (bon sang et moi qui me sentait mal de ne pas rentrer dans du 36, je relativise, là...), m'abasourdit au plus haut point. Pourquoi des habits si petits ? Pourquoi des tailles pareilles quand, dans le commerce, il est évident que personne ou presque ne pourrait les mettre ?
C'est ... presque stupide, de mon point de vue.
Toute cette histoire me fait apparaître à quel point le monde du mannequinat, s'il est intéressant et intense, est aussi dangereux et... désolée de le dire, mais presque stupide dans ses règles fondamentales. Si on en vient à traiter des femmes comme des cintres, à leur hurler dessus parce qu'elles ont l'audace de vouloir se nourrir, c'est qu'il y a fondamentalement un gros, gros problème quelque part.
Un problème qu'il serait urgent de rectifier... et vite.

Je ne sais pas trop quel but avait le livre de Victoire. Si c'était celui de nous faire vivre son expérience, de nous faire comprendre à quel point ce monde n'est pas celui des paillettes que l'on pense tous voir... c'est totalement réussi. Et s'il était de nous faire réfléchir sur le monde que l'on imagine parfait, sur ses règles absurdes et ce qu'il serait urgent de modifier... C'est réussi aussi. Ce n'est pas un coup de cœur, mais c'était un livre intéressant et "efficace" dans les buts qu'il s'est donné. Bravo à l'auteur. 

8.5/10

2 commentaires:

  1. Concernant les tailles vraiment petites, cela peut s'expliquer que moins de tissu = moins de coût. Le mannequin est là pour exposer un vêtement qui sera forcément dans la taille qui coûtera le moins cher au créateur. Il y a aussi l'aspect photo, c'est bien connu qu'en photo, on paraît toujours un peu plus large qu'en vrai... Et enfin, le mannequin est juste le faire valoir du vêtement, on ne doit pas s'attarder sur l'humain qui porte, mais sur la création. Bref, un monde qui ne m'attire pas du tout! ^^
    Bonne chronique!

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  2. Ah oui, j'imagine que ça doit être un roman percutant, en effet O.o

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