Auteur : Pierre Bottero
Genre : Roman de vie
Série : /
Longueur : 157 pages
Résumé :
De bout derrière la grille de l'école, Agathe regarde son frère. Jules ne dit rien, il semble perdu et Agathe en est malade. Depuis l'accident de voiture de leur père cet été, Jules ne parle presque plus et court de moins en moins bien...
Comme s'il avait perdu l'usage de ses jambes.
Qui rendra à Jules sa joie de vivre ?
Et voici qu'avec cette chronique je signe les premières chroniques que je risque bien de vous faire sur à peu près tous les livres de ce grand maître de la plume qu'est Pierre Bottero. Il a en effet écrit à peu près une vingtaine de livres, certains étant de grands tomes faisant partie de l'univers de Gwendalavir, d'autres étant des livres de poche, catégorie dont fait partie "le garçon qui voulait courir vite".
Je dois vous avouer qu'évidemment, ce n'est pas la première fois que je lis ce livre, bien au contraire. L'histoire d'amour que je partage avec toutes les œuvres de Pierre Bottero dure depuis de très nombreuses années. Seulement, je commence enfin à pouvoir m'acheter mes propres livres avec mon argent, et donc j'en profite pour renflouer ma bibliothèque avec tous ses livres, surtout ceux de poche puisque je possède déjà les grandes trilogies. J'ai reçu il n'y a pas longtemps ce livre-là, et voulant le prêter à une enseignante de mon université pour lui montrer à quel point Pierre écrit des histoires pour les jeunes mais les poussent à réfléchir de manière très intéressante, j'ai lu le livre (un peu en "vitesse") pour pouvoir le lui prêter.
Alors, que dire de ce livre, au final ?
L'histoire est assez courte, puisque le roman ne fait que 157 pages, donc l'intrigue ne dure pas bien longtemps, il faudra bien vous y attendre. Cela ne l'empêche pas d'être très intéressante, mais également profondément touchante de part l'histoire que les personnages eux-même développent. Elle m'a honnêtement fait pleurer plein de fois, mais c'est sûrement aussi parce qu'au delà du talent de Pierre, je suis sensible à l'histoire parce que je la partage, quelque part. vivre le deuil d'un parent n'est jamais chose facile, et c'est avec une très grande délicatesse que Pierre le fait.
Je pense que le grand point fort de ce livre, ce sont les personnages et les sentiments qu'ils développent tout au long du livre. Agathe et Jules sont vibrant de vérité, de tristesse mais aussi de rires et de joie, dans ce parcours du combattant que la vie a dressé devant eux. Agathe veille comme elle peut sur son petit frère, rongé par la souffrance et la disparition de leur père, tout en luttant elle aussi contre les tentacules du chagrin qui menacent de l'engloutir. J'aime également beaucoup Thomas dans son rôle du "voyou" qui décide au final d'être un gentil en se rendant compte que ce que faisaient ses amis n'est pas bien. Même si je dois avouer être un peu déçue, en relisant je me rends compte que j'aurai aimé le voir un peu plus développé que ça. Quand aux "méchants" du livre, j'en parlerai un peu plus loin.
Les adultes - Monsieur Ali et son fils Aziz, la maman d'Agathe et Jules, le psychologue - sont tous plutôt réussis, surtout au vu de la vision d'un enfant que Pierre fait passer. J'aime beaucoup la façon qu'a monsieur Ali de voir le monde et surtout le fait que pour lui, l'amitié qui le liait au père d'Agathe n'est pas morte avec lui et ne le sera jamais - c'est en soit déjà toute une leçon à retenir de ce livre. Aziz est à la fois drôle, impressionnant et touchant dans son amitié avec Jules. On pourrait s'attendre à certaines choses vu le colosse qu'il est mais au contraire, on voit vers la fin du livre qu'il n'en est rien, et c'est une très bonne surprise.
La maman des enfants est très touchante dans le deuil qu'elle doit faire alors que la vie continue autour d'elle, et qu'elle doit encore plus s'accrocher avec et surtout pour ses enfants. On ne voit pas vraiment son calvaire mais on le devine, l'air de rien, caché derrière les mots. Quant à la psychologue, elle est ce que j'appelle un peu la "touche magique". Dans chaque livre, il y a toujours un petit élément, un quelque chose qui prouve que la vie au fond, est aussi magique qu'on veut bien le croire. Dans ce livre, il s'agit de Cornélia, et je dois bien avouer que si un jour je dois aller voir une psychologue, c'est définitivement elle que j'irai voir, sans aucune hésitation.
J'ai passé beaucoup de temps sur les personnages, mais honnêtement je pense vraiment que c'est un point très important : c'est ceux que l'on voit évoluer tout au long de l'histoire et c'est également sur eux que l'épilogue se termine, d'une manière tout à fait spéciale d'ailleurs. Je trouve cette manière de finir le livre extrêmement délicate et jolie, je ne vous dirais pas en quoi elle consiste mais vraiment, je l'ai trouvée chouette. J'aurais juste un petit reproche àf aire, je pense : les "méchants" de l'histoire figurent aussi dans l'épilogue, et je trouve ce qui est écrit sur eux très (voire trop) facile, j'aurai pensé voir plus de réflexion dans leurs propos que juste "on a été méchants, maintenant pourquoi pas tenter d'être gentils ?". Je sais qu'ils ont eu la frousse de leur vie à cause de quelque chose, mais cela me laisse un petit goût d'inachevé dans la bouche...
Inachevé qui, heureusement, n'apparaît nulle part ailleurs dans le roman. La clé de ce dernier, de ce qui pèse si lourd sur le cœur des deux enfants, est à la fois criant de vérité et horriblement poignant, et la façon qu'ils ont de le résoudre m'arrachera, je pense, des larmes jusqu'à la fin de ma vie, sans aucune hésitation.
Le livre est trop court pour que je puisse vous en dire plus sans vous spoiler quoi que ce soit. Je sais que ça a l'air d'être un simple livre pour enfant, mais honnêtement je pense que bien des gens devraient le lire, rien que pour la réflexion qu'il offre - et encore, ce n'est pas le meilleur dans son cas, attendez donc que je vous parle d' "Amies à vie" !
Pour ma part, c'est avec plaisir que je le (re)découvre à chaque fois, et c'est aussi avec plaisir que je lui offre un...
9/10
A bientôt pour The Mortal Instrument ! ;)
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