Auteur : Arthur Golden
Genre : Mémoire, Récit - même pas, en fait, c'est un roman !
Série : /
Nombre de pages : 604 pages
Résumé :
À neuf ans, dans le Japon d'avant la Seconde Guerre mondiale, Sayuri est vendue par son père, un modeste pêcheur, à une maison de plaisir de Kyoto. Dotée d'extraordinaires yeux bleus, la petite fille comprend vite qu'il faut mettre à profit la chance qui est la sienne. Elle se plie avec docilité à l'initiation difficile qui fera d'elle une vraie geisha. Art de la toilette et de la coiffure, rituel du thé, science du chant, de la danse et de l'amour : Sayuri va peu à peu se hisser au rang des geishas les plus convoitées de la ville. Les riches, les puissants se disputeront ses faveurs. Elle triomphera des pièges que lui tend la haine d'une rivale. Elle rencontrera finalement l'amour...
En préambule - on y reviendra à la fin de la chronique promis - je tiens à préciser que si j'ai eu plaisir à lire ce livre, je me suis faite ROULER proprement quant à la raison pour laquelle je m'y suis mise. Je suis donc à grincer des dents toute seule contre l'autre. Bref.
Geisha, Memoir of a Geisha de son titre anglais.
Ceux qui me connaissent depuis longtemps savent à quel point j'aime, j'adore, je vénère la culture japonaise. C'est un pays pour qui j'ai une profonde tendresse et que je prendrais plaisir à visiter - plusieurs fois, même, si cela est possible. J'étais très curieuse face à la place des Geishas dans leur sociétés et c'est pour ça qu'à la base, j'ai choisi ce livre.
Il se présente comme étant les mémoires d'une Geisha nommée Sayuri, qui sont contés par l'auteur Arthur Golden. Sauf que oui. Sauf que non. En fait pas du tout. J'ai appris en me renseignant un peu (et grâce à la catégorie "remerciements") que si Arthur s'est bel et bien appuyé sur des renseignements fournis par une véritable Geisha, qui a répondu à toutes ses questions et corrigés toutes les fausses appréciations, les fausses croyances... Sayuri n'a en réalité jamais existé, il l'a inventée de toute pièce. Donc bon, pour le mémoire, on repassera mais bien correctement, hein ?
Cela dit, une chose est en revanche claire : la plume et l'univers extrêmement bien construits de Arthur font que si je n'avais pas fait ces recherches, j'aurai pu écrire cette chronique en étant persuadée que tout ça était vrai. Donc, sur ce point là, je lui tire mon chapeau : il a été époustouflant de réalisme.
Je me voyais mal analyser du coup l'histoire et les personnages puisqu'ils étaient censés être une part de la réalité, de notre histoire. Finalement, je ne vais pas m'en priver. Du côté des personnages, donc, ils sont une multitude, certains revenant plusieurs fois alors qu'on les pensait peu important, d'autres disparaissant sans rien dire... Plusieurs sont néanmoins récurrents et intéressants, notamment parmi les geishas : Mameha, Sayuri, Hatsumomo... et Pumpkin. Je trouve que chacune d'entre elle montre une facette de ce qu'il pourrait arriver à n'importe quelle geisha - que ce soit du côté de la richesse et de la célébrité, comme de la déchéance, chacune tombant dans une "disgrâce", mais de sa propre manière. Je ne listerai pas les manières ici, mais il n'empêche que j'ai eu de la peine pour Hatsumomo et Pumpkin, qui m'ont fait pas mal de peine dans leur fin. Mais je ne peux pas dire mieux de Mameha ou, dans un certain sens, de Sayuri non plus.
Les hommes sont toujours décris comme au travers d'un "filtre", un voile qui symbolise d'autant mieux le fossé entre une geisha et tout son entourage (autres geishas mises à part) : véritables œuvres d'arts vivant, comme Sayuri le dit à un moment, elles ne sont plus tout à fait humaines, plus tout à fait "présentes" - et les liens quelles tissent avec tous les autres dans la sociétés s'en ressentent comme au travers d'un voile, une nouvelle fois.
Quant à l'histoire, qui prend place au milieu d'un Japon sortant de la Première Guerre Mondiale (et qui rentrera dans la Seconde vers les 2 tiers du livre), elle suit Sayuri de bout en bout, dans le départ de son village natal après avoir été vendue (? si j'ai bien compris ? Cette partie là était un peu floue pour moi...) par son père. Elle commencera par vouloir s'enfuir de l'okiya à la recherche de sa soeur, avant de décider d'y rester, de devenir geisha avec l'aide de Mameha, sans cesser un seul instant de penser à l'homme qui la persuadera malgré lui de faire partir de cet univers jusqu'à sa fin. L'un des tours de force d'Arthur est de donner une véritable impression d'un mémoire, car lorsque "Sayuri" raconte sa vie, il lui arrive très fréquemment de se perdre en anecdotes qui ne concernent pas la même partie de son histoire, ou bien même de donner des détails que la Sayuri de l'époque n'apprendrait que des années plus tard.
Il est aussi intéressant de noter que bien qu'il y ait toute une introduction sur le fait que Sayuri vive à New-York au moment où il "rédige" son histoire, on ne sait pas comment elle y est arrivée, ce qui ne nous spoile donc pas la fin de l'histoire - un fait toujours appréciable, c'est sûr.
Parfois, je dois l'avouer, l'histoire traînait pas mal en longueurs, mais elle reflète en ce sens plutôt bien la vie de Sayuri, accélérant lorsque celle-ci était au milieu du faste des différentes fêtes, avec les hommes, les clients, les geishas... et ralentissant lorsqu'elle n'y était pas encore ou qu'elle devait quitter tout ça au milieu de la guerre.
Je n'ai donc pas beaucoup à reprocher à ce livre : l'écriture et l'univers étaient suffisamment bien construits pour m'induire en erreur, l'histoire, même si elle me donnait parfois envie de sauter quelques pages, est intéressante et ressemble bien à la construction que je me fais d'un mémoire, et les personnages offrent tous une vue plutôt intéressante du monde qui nous intéresse ici, celui des geishas. Je suis donc pour ma part très satisfaite de ma lecture.
9/10
Et avec ce livre, je marquerai le 46ème point de mon défi : lire un mémoire. Je sais que du coup, ce livre n'en était pas vraiment un, mais... écoutez il me reste moins de deux jours avant la fin de l'année, soyez indulgents, hmm ? ;)
Oh, et, le prochain que je chope à traiter les geishas de "prostituées de luxe" (oui, Mr. mon professeur de français du collège, c'est VOUS que je regarde...), je lui fais avaler le bouquin. Entier. Compris ?
Superbe chronique, j'en aurais presque envie d'essayer le bouquin, je n'y connais rien geishas ! (pensée pour ton prof, s'il passe par là XD) Faut que j'arrête de lire tes chroniques, si tous les blogueurs écrivaient comme toi, j'aurais juste une wish de 5 kilomètres ahah
RépondreSupprimerJe douuuute que mon prof passe par là. Mais je te conseille le bouquin avec beaucoup d'amour, il est véritablement très chouette à lire =)
SupprimerOooooh c'est gentil ;_; moi j'ai l'impression que mes chroniques sont un peu trop basiques XD tu me rassure, merci chérie <3