mercredi 20 mai 2015

Les Fourmis (Bernard Werber)

Titre : Les Fourmis
Auteur : Bernard Werber
Genre :  science-fiction
Série : Trilogie des Fourmis (Tome 1)
Nombre de pages : 351 pages

Résumé :
Pendant les quelques secondes nécessaires pour lire cette seule phrase vont naître sur terre quarante humains mais surtout sept cents millions de fourmis. Depuis plus de cent millions d'années avant nous, elles sont là, réparties en légions, en cités, en empires sur toute la surface du globe. Iles ont créé une civilisation parallèle, bâti de véritables royaumes, inventé les armes les plus sophistiquées, conçu tout un art de la guerre et de la cité que nous sommes loin d'égaler, maîtrisé une technologie stupéfiante. Elles ont leur propre Attila, Christophe Colomb, Jules César, Machiavel ou Léonard de Vinci. Le jour des fourmis approche. Le roman pas comme les autres nous dit pourquoi et nous plonge de manière saisissante dans un univers de crimes, de monstruosités, de guerres tel que nous n'en avons jamais connu. Au-delà de toute imagination. Il nous fait entrer dans le monde des infra¬terrestres. Attention où vous mettrez les pieds. Après avoir lu ce roman fascinant, vous risquez de ne plus regarder la réalité de la même manière.

Des fourmis.
Soyons honnêtes. Vous vous êtes fait la même réflexion que moi : "des... fourmis. Comment on peut faire un roman avec des fourmis sans passer pour un déglinguos fini ?"
Eh bien, en s'appelant Bernard Werber, je pense. Sérieusement, j'ai commencé ce livre avec un minimum de confiance parce que je savais qu'il était tout de même un bon écrivain, mais très septique à l'idée... de lire un truc sur des fourmis ? J'veux dire, ce sont des petits insectes minuscules, insignifiants, qui ne font que transporter des brindilles à longueur de journée, non ?
.... Non ?


...
Je ne pensais pas que je m'attacherai autant à des fourmis. Honnêtement quand j'ai vu un événement se produire qui a conduit à la mort de certaines d'entre elles, j'en étais presque à supplier la nature que NON, il fallait pas qu'elles meurent enfin !
Oui, certains personnages de ce romans sont des fourmis - d'autres des humains, une famille (celle des Wells) que l'on suit dans la découverte d'un appartement puis d'une cave bien mystérieuse. Et tous les personnages, tous, sont profondément attachants (ou antipathiques. Mais impossible de ne pas ressentir quelque chose à leur égard).
Les fourmis sont certes minuscules, mais ont leur propre façon de penser, d'agir, de réfléchir, de ressentir. Elles inventent sans cesses, se posent mille questions, foisonnent d'un esprit bien plus intelligent que je n'aurai pensé au début. Sérieusement, elles inventent le tank au cours du livre !
Du côté des humains, j'ai été enthousiasmée aussi, mais un peu moins "complètement" - la famille Wells, que ce soit la mamie rachitique, l'oncle un peu fou, Jonathan qui est bien un mystère, le fils d'abord scotché à la télé... Tous ont leur propre personnalité et en deviennent attachants à force de faiblesses et de volonté. Bref, un tour de maître.

Du côté de la plume et de l'univers, rien à dire. Bernard a une très bonne plume, très agréable et fluide à lire, et surtout, il ne fait jamais rien comme les autres. Il ne cesse de passer entre les différents points de vue - trois fourmis, puis quatre, puis deux, puis trois... au rythme des morts et des naissances, mais également plusieurs humains et surtout, une encyclopédie.
Une encyclopédie du savoir relatif et absolu. Oui oui. Celle là même que j'ai chroniquée, il n'y a pas bien longtemps. Bernard Werber dispose d'un véritable don pour réussir à mêler tous ses romans, certains parfois bien plus ésotériques que les autres (l'encyclopédie avec les fourmis, les fourmis avec certains recueils de nouvelles...). Bref, cela résulte dans un univers qui, si l'on a déjà lu quelques uns de ses livres avant, parait encore plus vaste et crédible - ce qui n'est pas pour me déplaire.

Enfin, du côté de l'histoire, j'ai vraiment apprécié ma lecture.
Cette dernière propose des mystères - des petits (comment faire quatre triangle équilatéraux avec seulement six allumettes ?) comme des très grands (dont je ne vous parlerais pas ici pour ne rien vous spoiler). On vogue de point de vue en point de vue, sans jamais être ennuyé par l'un d'entre eux, toujours avide de découvrir, d'un côté les mystères de la cave avec les humains, de l'autre le mode de vie des fourmis, et tout ce qu'elles peuvent bien faire pour survivre, s'adapter et toujours plus évoluer.
J'ai "boulotté" le livre en moins d'une journée, et croyez moi bien que j'ai vraiment pris du plaisir à lire ce livre. Savoir qu'il m'en reste encore deux pour terminer la trilogie ne fait que me donner envie d'aller encore plus vite les chercher, à la bibliothèque !

Donc voilà. Ce n'est pas un coup de cœur car il manque ce petit quelque chose qui en ferait un, mais avec ses personnages plus qu'attachant, son histoire hétéroclite et passionnante et son univers si riche, Bernard Werber nous a offert un roman qui place la barre très haute ! 


9/10

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